
Cette idée est essentielle pour aborder la perception visuelle : notre regard n’est pas neutre. Il filtre, interprète, complète ce qu’il observe en fonction de ce que notre cerveau connaît déjà.
Chaque image, chaque forme, chaque couleur passe par un prisme d’expérience et de mémoire.
C’est pourquoi deux personnes peuvent voir la même scène… et en percevoir des choses totalement différentes.
Comprendre ce mécanisme est fondamental pour tout créateur.
Car en maîtrisant comment l’œil et le cerveau construisent le sens, vous apprendrez non seulement à mieux voir, mais aussi à mieux guider la perception de ceux qui regarderont vos créations.
Tout commence par l’œil, mais ce n’est pas l’œil qui voit :
La lumière entre par la cornée et la pupille.
Le cristallin ajuste la mise au point.
La rétine transforme les signaux lumineux en messages électriques.
Ces signaux sont envoyés vers le cerveau par le nerf optique.
Mais l’image captée est inversée, incomplète et parfois floue.
C’est le cerveau qui reconstitue le puzzle !
Lorsque les signaux lumineux atteignent le cerveau, c’est dans le cortex visuel, situé à l’arrière du crâne, que l’interprétation commence.
Décodage des formes, des couleurs, des mouvements : chaque caractéristique est traitée dans une zone spécifique.
Fusion des informations : le cerveau reconstruit une image cohérente à partir de milliers d’indices visuels.
Contextualisation : notre cerveau utilise la mémoire, l’expérience et les attentes pour donner du sens à ce qu’il voit.
En réalité, nous ne voyons pas seulement ce qui est là :
Nous voyons ce que notre cerveau attend de voir.
Concrètement, cela veut dire que notre cerveau ne perçoit pas tout ce qui entre par nos yeux : il simplifie, sélectionne et organise l’information pour lui donner du sens rapidement.
C’est ici qu’intervient un principe fondamental :
la théorie de la Gestalt, développée au début du XXᵉ siècle par des psychologues allemands.
Selon la Gestalt, notre cerveau cherche spontanément à regrouper, structurer et simplifier ce qu’il perçoit, en s’appuyant sur quelques grandes lois :
La loi de proximité : nous percevons des éléments proches les uns des autres comme appartenant au même groupe.
La loi de similarité : des éléments similaires par leur forme, leur couleur ou leur taille sont perçus ensemble.
La loi de continuité : notre cerveau prolonge naturellement des lignes ou des formes ininterrompues.
La loi de fermeture : même si une figure est incomplète, nous la « complétons » mentalement pour la rendre entière.
La loi de figure-fond : nous distinguons spontanément une forme principale (la figure) d’un arrière-plan (le fond).
Ces principes sont inconscients. Ils nous permettent d’aller vite pour comprendre le monde, mais aussi de nous tromper dans certaines conditions.
Le cerveau n’est pas un appareil photo objectif : il fonctionne avec des raccourcis, des hypothèses et des interprétations pour gagner du temps et de l’énergie.
C’est ce qui explique pourquoi :
Nous complétons des formes incomplètes.
Nous voyons du mouvement dans des images fixes.
Nous sommes influencés par la lumière, l’ombre, la couleur.
Ces raccourcis sont très efficaces… mais parfois, ils nous induisent en erreur. Notre cerveau privilégie la vitesse à la précision.
Il complète, il corrige, il devine.
C’est pour cela que :
Une case grise semble blanche dans l’ombre (illusion du damier d’Adelson),
Vous voyez des taches dans une grille (illusion de Hermann).
Deux lignes de même longueur semblent différentes en raison de la direction des flèches aux extrémités.(illusion de Müller-Lyer
👉 Exemple simple : Essayez de fixer le centre d’une illusion de grille : vous verrez apparaître des taches fantômes aux intersections !
Comprendre que la perception est une construction du cerveau – et non une reproduction objective du monde – est un levier fondamental pour tout créatif.
Cela signifie que chaque choix visuel — composition, contraste, hiérarchie, rythme — devient un outil puissant :
Pour attirer l’attention efficacement,
Pour orienter la lecture d’une image, d’un message, d’une interface,
Pour susciter des émotions spécifiques en jouant avec les raccourcis et les attentes du cerveau.
En maîtrisant la manière dont l’œil capte et dont le cerveau reconstruit, le créateur devient un architecte de la perception.
Il ne se contente pas de montrer : il construit l’expérience visuelle que vivra l’autre.
Apprendre l’ergonomie et le design d’interface, ce n’est pas seulement apprendre à « faire joli » ou empiler des bonnes pratiques. C’est apprendre à structurer l’information pour qu’elle serve l’utilisateur, naturellement, efficacement.
C’est comprendre la perception visuelle, comment le cerveau traite ce qu’il voit, comment il cherche, anticipe, se fatigue…
C’est penser vos interfaces comme des expériences, pas comme des empilements de boutons ou de textes.
L’ergonomie et l’UI ne sont pas des sciences exactes.
Mais sans méthode, sans regard critique, sans prise de recul, on finit par multiplier les détails sans jamais clarifier l’essentiel.
Le tutorat vous offre une façon de challenger vos pratiques et de :
✅ concevoir des interfaces plus simples et plus intuitives,
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